mercredi 8 avril 2009

Pourquoi produire des transplants?

Le choix de produire des légumes à partir de transplant plutôt qu'en semis dépend de plusieurs facteurs. Certains découlent d'un choix personnel mais dans certains cas c'est la seule option possible.

Les facteurs physiologiques

Au Québec, la production se fait sous un climat dit nordique. Une grande partie des légumes produits ici ne sont pas des cultures indigènes, par exemple les tomates, les piments, les oignons espagnol…La saison de culture étant parfois trop courte pour permettre à la culture de réaliser tous ses stades de développement, du semis à la fructification, il est indispensable de faire des transplants. Lorsque la température est suffisamment chaude pour permettre un bon développement, le transplant à déjà effectué une partie de sa croissance comparativement au semis. Cette avance lui permettra de profiter de la période ou l'ensoleillement est important et de la chaleur de l'été afin de se développer et de fructifier. Dans le cas des légumes fruits (en opposition aux légumes racines ou légumes feuille) comme le piment ou la tomate, c'est le soleil qu'ils recevront qui vont influencer leur maturité, il est donc préférable qu'ils produisent leur fruit au moment ou les heures d'ensoleillement sont le plus près possible de leur maximum. L'utilisation de transplant permet aussi d'implanter plus tard des cultures sensibles aux températures froides qui surviennent parfois au printemps.

Certaines étapes physiologiques des plantes sont régies par une accumulation d'heure d'ensoleillement ou de degré de température accumulé. Par exemple, la floraison de l'oignon espagnol nécessite un certain nombre d'heure d'ensoleillement qu'il est impossible d'atteindre lorsqu'il est semé. De ce fait cette culture n'est pas possible sans prendre de l'avance en produisant tout d'abord des transplants qui peuvent rester en serre de 6 à 8 semaines avant d'être mis au champ. C'est grâce au temps passé en serre avant sa transplantation que la plantule peut accumuler suffisamment d'heure d'ensoleillement pour compléter son cycle.

Stratégie de lutte face aux ennemis des cultures

En agriculture biologique, l'utilisation de pesticide est proscrit ou très réduits si on compare le nombre de produit chimique disponible avec les produits homologués biologiques. Si la date de transplantation au champ correspond à un pic d'insecte ravageur pour cette espèce, l'utilisation de transplant permet de retarder la mise au champ sans retarder la date de récolte. Un plant déjà parvenu à un stade plus avancé et bien implanté sera plus résistant à l'attaque de certains insectes ou maladie comparativement à un semis au champ qui émerge du sol.
L'absence d'herbicide en agriculture biologique peut aussi motiver le choix d'utiliser des transplants. Plus les plants croissent vite une fois au champ, plus le sol sera recouvert de feuillage. Cette couverture ombragée nuira à la croissance de mauvaises herbes et favorisera le développement des transplants. Les semis mettent beaucoup plus de temps à produire un feuillage couvrant qu'un transplant.

Le marché de primeur

En agriculture biologique autant qu'en agriculture conventionnelle, les prix de vente sont toujours plus élevés pour les premiers sortis. Lorsque les légumes sont vendu directement au public, il est intéressant d'avoir les premières tomates de la saison afin d'obtenir un prix plus élevé. Combiné à d'autre stratégie, le transplant permet de produire une partie de sa récolte en prévision du marché de primeur. L'utilisation de cultivar hâtif et la production sur paillis plastique sont un bon moyen de viser se marché.

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