samedi 18 avril 2009

Pourquoi et comment faire un test de germination

Le test de germination est une opération simple qui permet de contrer les effets d'une mauvaise germination. Il devient particulièrement intéressant de l'effectuer avec les semences qui date de l'année précédente, les semences provenant d'un nouveau fournisseur ou les semences qui ont subit un traitement maison. Les résultats du test vous permettront de semer un nombre de transplant en calculant un certain pourcentage de pertes prévues pour ainsi répondre à vos besoins en fonction de vos prévisions.

Comment faire le test?


Il suffit de prendre un certain nombre de semence de la variété que vous voulez tester. Plus le nombre est grand, plus les résultats seront précis. Disposez les semences sur un support absorbant (papier, coton…) imbibé d'eau. Déposez ce support dans un contenant qui laisse passer la lumière. Recouvrez les semences d'une autre couche de support absorbant lui aussi imbibé d'eau; les semences doivent être en contact constant avec de l'eau pour germer. Le contenant doit être fermé mais non-hermétiquement. Un contenant ouvert laisserait s'évaporer l'eau trop rapidement et risquerait de faire échouer le test tandis qu'un contenant complètement fermé favoriserai la formation de champignon en plus de priver les semences d'air.


Vaporisez de l'eau sur les parois du contenant et déposez-le dans un endroit où les conditions ressemblent à celles où seront mis les plateaux après le semis. Voici un exemple de test :



Notez la date de début du test ainsi que le nombre de semences utilisées pour le test. Il vous faut déterminer un stade ou les semences seront considérées comme germées ; par exemple lorsque la racine (appelée radicelle à ce stade) mesure 1cm.


Chaque jour, vérifiez que les supports absorbant sont toujours bien humide ainsi que l'état des semences. Sur une feuille datée, indiquez les résultats chaque jour. Dès qu'une semence à atteint le stade « germé » retirez la du contenant pour éviter de la compter deux fois. Indiquez à chaque jour combien de semences ont germées. Comme chaque type de semence prend un temps différents à germer vous devrez déterminer lorsque le test est terminé. N'oubliez pas que l'uniformité est aussi recherchée. Si entre les premières et les dernières semences à germer il y a plusieurs jours, vous risquez de vous retrouvez avec des plateaux qui manquent d'uniformité.


Lorsque le test est terminé calculez le pourcentage de semences qui ont germées.


Ex : 24 semences sur 30, 24/30=0,8 ,0,8*100= 80%
Votre taux de germination est donc de 80 %
Ainsi pour avoir 150 plants viables, faites le calcul suivant :
100*150=15000
15000/80=187.5
Vous devrez dont semer 188 semences pour que 150 germent.

Bien sûr, c'est calculs sont théoriques. Plusieurs autres facteurs peuvent empêcher une semence de germer mais ceci vous offrira une certaine sécurité.





mercredi 8 avril 2009

Pourquoi produire des transplants?

Le choix de produire des légumes à partir de transplant plutôt qu'en semis dépend de plusieurs facteurs. Certains découlent d'un choix personnel mais dans certains cas c'est la seule option possible.

Les facteurs physiologiques

Au Québec, la production se fait sous un climat dit nordique. Une grande partie des légumes produits ici ne sont pas des cultures indigènes, par exemple les tomates, les piments, les oignons espagnol…La saison de culture étant parfois trop courte pour permettre à la culture de réaliser tous ses stades de développement, du semis à la fructification, il est indispensable de faire des transplants. Lorsque la température est suffisamment chaude pour permettre un bon développement, le transplant à déjà effectué une partie de sa croissance comparativement au semis. Cette avance lui permettra de profiter de la période ou l'ensoleillement est important et de la chaleur de l'été afin de se développer et de fructifier. Dans le cas des légumes fruits (en opposition aux légumes racines ou légumes feuille) comme le piment ou la tomate, c'est le soleil qu'ils recevront qui vont influencer leur maturité, il est donc préférable qu'ils produisent leur fruit au moment ou les heures d'ensoleillement sont le plus près possible de leur maximum. L'utilisation de transplant permet aussi d'implanter plus tard des cultures sensibles aux températures froides qui surviennent parfois au printemps.

Certaines étapes physiologiques des plantes sont régies par une accumulation d'heure d'ensoleillement ou de degré de température accumulé. Par exemple, la floraison de l'oignon espagnol nécessite un certain nombre d'heure d'ensoleillement qu'il est impossible d'atteindre lorsqu'il est semé. De ce fait cette culture n'est pas possible sans prendre de l'avance en produisant tout d'abord des transplants qui peuvent rester en serre de 6 à 8 semaines avant d'être mis au champ. C'est grâce au temps passé en serre avant sa transplantation que la plantule peut accumuler suffisamment d'heure d'ensoleillement pour compléter son cycle.

Stratégie de lutte face aux ennemis des cultures

En agriculture biologique, l'utilisation de pesticide est proscrit ou très réduits si on compare le nombre de produit chimique disponible avec les produits homologués biologiques. Si la date de transplantation au champ correspond à un pic d'insecte ravageur pour cette espèce, l'utilisation de transplant permet de retarder la mise au champ sans retarder la date de récolte. Un plant déjà parvenu à un stade plus avancé et bien implanté sera plus résistant à l'attaque de certains insectes ou maladie comparativement à un semis au champ qui émerge du sol.
L'absence d'herbicide en agriculture biologique peut aussi motiver le choix d'utiliser des transplants. Plus les plants croissent vite une fois au champ, plus le sol sera recouvert de feuillage. Cette couverture ombragée nuira à la croissance de mauvaises herbes et favorisera le développement des transplants. Les semis mettent beaucoup plus de temps à produire un feuillage couvrant qu'un transplant.

Le marché de primeur

En agriculture biologique autant qu'en agriculture conventionnelle, les prix de vente sont toujours plus élevés pour les premiers sortis. Lorsque les légumes sont vendu directement au public, il est intéressant d'avoir les premières tomates de la saison afin d'obtenir un prix plus élevé. Combiné à d'autre stratégie, le transplant permet de produire une partie de sa récolte en prévision du marché de primeur. L'utilisation de cultivar hâtif et la production sur paillis plastique sont un bon moyen de viser se marché.

Le calendrier de production

Faire un calendrier de production ne sert pas uniquement à prévoir la date de récolte. Il permet de planifier toutes les opérations du semis à la récolte, prévoir les besoins en main d'œuvre, les opérations culturales et surtout à gérer l'espace utilisé dans les serres. La méthode est simple mais demande d'y mettre un peu d'énergie tant dans la préparation que dans le suivi. D'une année à l'autre vous pourrai ainsi cibler les problèmes et trouver les solutions les plus adaptées.

L'outil de travail idéal est un calendrier comportant les jours juliens. Le principe est simple : le 1er janvier correspond au jour 1, le 2 janvier au jour 2, ainsi de suite jusqu'au 31 décembre qui correspond au jour 365 (ou 366 lors d'une année bissextile). Il est beaucoup plus facile de calculer le nombre de jours entre les opérations en soustrayant les jours juliens qu'en calculant le nombre de jour entre le 1er mai et le 13 juin. Il est facilement réalisable sur le programme Excel de Microsoft Office : Faites une première colonne pour les jours juliens de 1 à 365, une deuxième colonne avec les dates (1er janvier, 2 janvier...) et finalement une colonne pour chaque variété que vous voulez produire.

Pour faire un calendrier de production, il faut commencer…par la fin! Étape par étape, on débute avec la date de récolte prévue et on recule jusqu'à la date de semis. Pour se faire vous aurez besoins de certaines informations : nombre de jours à maturité, nombre de jour de croissance du transplant et le nombre de jour pour la germination. Aucune de ces données ne sont fixes car la croissance dépend toujours des conditions de croissance et ce particulièrement en champ. Cela permet tout de même de mieux planifier et permet de s'ajuster en cour de saison et pour les années suivantes.

Commencez par inscrire les dates de récolte prévue dans le calendrier. Avec l'information fournie sur le sachet de semence, soustrayez le nombre de jour à maturité. Cette date devrait correspondre à la date de semis du transplant. Selon la région où vous cultivez ces dates peuvent varier, d'année en année, notez les temps de croissance afin d'ajustez les périodes à votre situation.

Lorsque toutes vos dates de semis sont inscrites, vous devez ajuster en fonction de votre vitesse de travail selon les employés disponible et les installations dont vous disposez. Posez-vous les questions suivantes : Combien de plateau puis-je remplir à l'heure? Les semis sont-ils fait à la main ou avec un semoir? Combien de temps prend la manipulation des plateaux? De combien d'employé je dispose pour effectuer ces opérations? Il ne sert à rien de faire un calendrier de semis si vous n'avez pas la capacité de faire le travail prévu en une seule journée. Il faut aussi prévoir l'espace disponible en fonction des besoins.

Selon la grosseur des cellules utilisées voici un tableau indiquant le nombre de semaines estimés entre le semis et la plantation. Ces données sont à titre indicatif et sont tirée du livre ''Les techniques de culture en multicellule'' (voir Sources et références pour la notice complète)

Espèce
Durée en semaines
Aubergine
6 à 8
Brocoli
5 à 7
Céleri
8 à 10
Chou
5 à 7
Chou-fleur
5 à 7
Concombre
2 à 3
Laitue pommée
4 à 5
Melon cantaloup
3 à 4
Melon d'eau
3 à 4
Oignon
6 à 8
Poireau
6 à 8
Poivron
6 à 8
Tomate
5 à 7
Selon ces données, assurez-vous que les températures à l'extérieur seront conformes aux besoins en chaleur des plants lors de la transplantation. Ces données varient d'une région à l'autre. Consultez les archive météo de votre région et assurez-vous de bien connaître le comportement de vos sol. Un sol argileux se réchauffe moins vite qu'un sol plus sablonneux au printemps.



mercredi 18 mars 2009

La fertilisation des transplants

Il existe quatre grandes catégories de fertilisation pour les transplants : incorporer les matières fertilisantes au terreau, recouvrir le terreau, l'injection de liquide fertilisant et l'application foliaire. Les producteurs rencontrés dans le cadre de mes recherches utilisent la fertilisation liquide seulement en dernier recours, lorsqu'une carence est observée et qu'une dose doit être apportée rapidement.Ils peuvent aussi être utilisé en fin de culture afin de donner un "boost" avant la transplantation. Les substrats commerciaux comportent souvent une fertilité de base apporté par des composts ou des fumiers. Pour les transplants qui passe peu de temps en cellule comme la laitue, cela peu suffire à combler les besoins. D'autres légumes comme les oignons ou les poireaux restent beaucoup plus longtemps dans leur cellule risquent de manquer d'élément nutritif avant d'être transplanté au champ. Le fait de rester plus longtemps dans la serre implique naturellement plus d'arrosage donc plus de perte par lessivage. Dans certain cas, les producteurs prévoient le coup en ajoutant du composte ou du fumier composté au mélange avant le semis. Lorsque les plants sont repiqués, les fertilisants peuvent être ajoutés à ce moment.

Lors de la croissance des transplants, plusieurs facteurs peuvent causer des retards à la croissance, un ajout de fertilisant liquide comme l'émulsion de poisson peut être ajouté lors de l'irrigation afin de compenser le retard. Les fertilisants biologique achetés prêts à être utilisés sont souvent cher et sont donc utilisés au besoin et non comme fertilisant de base. Il faut aussi être attentif à leur provenance, du compost de crevette ou de la poudre d'algue qui provient des maritimes n'est peut-être pas le choix le plus écologique en regard des émissions de CO2 engendrées par le transport.

Il existe plusieurs trucs maison pour fertiliser sous forme liquide comme le thé de fumier, la macération de granule de fumier (genre Actisol). Il faut être prudent lorsque l'ont essaie de nouveau procédé. Il est faux de croire que parce que c'est biologique ca ne peut pas être toxique. Un test de salinité nous indiquera si la concentration est trop élevée et risque de brûler les racines. Les mélanges maisons manquent souvent d'uniformité et il faut toujours être prudent lorsqu'ils sont utilisés.

Si l'ont ajoute un fertilisant pour contrer une carence, il faut savoir identifier cette carence. Chaque produit apporte différents éléments, si le plant manque de calcium il ne sert à rien d'ajouter un produit très riche en azote.

lundi 16 mars 2009

Propriétés des matériaux autorisés dans les substrats biologiques

La tourbe de sphaigne



La sphaigne est une plante sans racines qui pousse dans les milieux humide et acide. Elle pousse et se décompose en accumulant des débris organique. C'est cette partie morte qui forme la tourbe de sphaigne.

Son prix abordable et ses caractéristiques en font un des ingrédients principaux dans les substrats. Elle offre une bonne capacité de rétention d'eau et d'air selon la grosseur de ses fibres. Les grosses fibres créent des poches d'air mais peuvent rendre le remplissage irrégulier dans les petites cellules tandis que les fibres trop fines peuvent étouffer les racines. Son degré de décomposition, les méthodes de récoltes et de manutention vont influencer sa qualité. Comme elle à un pH bas, elle rend le substrat acide elle nécessite donc un chaulage.


La perlite




Minerai d'origine volcanique chauffé à très haute température, la perlite se présente sous forme de petites billes blanches recouvertes de pore très fins. Elle augmente la rétention en air et le drainage à cause de sa forme mais retient aussi l'eau sur sa surface. Elle ne retient pas les éléments nutritifs et n'augmente pas la salinité du substrat. Disponible en différentes grosseurs, il faut éviter d'utiliser la poudre de perlite qui bloque les micropores. Son coût est assez élevé et c'est pourquoi on en retrouve en petite quantité dans les substrats.

La
vermiculite

La vermiculite est un mica (silicate d'aluminium) qui est chauffé à très haute température. Elle est composée de plusieurs couches qui peuvent retenir l'eau et les éléments fertilisant puisqu'elle est chargée négativement. Aussi disponible en plusieurs grosseurs, elle peut perdre ses propriétés si elle est compactée. La poudre de vermiculite peut colmater les macropores et diminuer la capacité de rétention d'air d'un substrat. Elle est souvent utilisée comme matière de recouvrement des semis afin de garder l'humidité et diminuer la vitesse d'assèchement dans les multicellules.

L'argile

Les particules d'argiles sont formées de plusieurs couches qui retiennent les éléments fertilisants. Selon sa grosseur elle peut augmenter la porosité ou la colmater.

La laine de roche


Des roches d'origine volcaniques sont chauffées à haute température et refroidie afin de former la laine de roche. Sa texture peut ressembler à de la laine minérale. Elle est disponible en granule ou en bloc de culture (utilisé comme l'oasis). Sans l'ajout d'agent mouillant, elle ne retient pas l'eau, elle sert donc à augmenter la porosité. Son coût est élevé et sa production n'est pas très écologique, son utilisation dans les substrats biologiques est donc discutable. Comme la laine minérale elle peut causer des irritations lors de la manipulation.

Les écorces compostées



Le plus gros problème des écorces est son manque d'uniformité qui nuit au remplissage des cellules. Elle contient certains éléments nutritifs mais si elle n'est pas suffisamment décomposé elle peut absorbée l'azote présente dans le substrat au dépend de la plante. Selon la nature de l'écorce elle peut transporter certaines maladies fongiques et présenter un pH acide. Elle augmente la porosité si elle est de grosseurs homogène et retient aussi les éléments fertilisant. Il peut être difficile de s'approvisionner en écorce de bonne qualité.

Le sable
Le sable utilisé doit avoir une grosseur uniforme afin d'éviter le colmatage par des particules trop fines. Selon sa provenance, il peut être un vecteur de maladie et il doit donc être stérilisé. Le sable est stable et conservera ses propriétés peu importe les manipulations ou la durée d'utilisation.

Les composts et fumiers

Qu'ils soient acheté ou fabriqués à la ferme, ils offrent tous une fertilité de base, une rétention des éléments fertilisants et une bonne rétention d'eau. Il faut être très vigilant afin d'éviter la contamination par des graines de mauvaises herbes ou des agents pathogène (maladies fongique, bactérienne…). Il faut éviter de les utiliser en trop grande quantité car ils font augmenter la salinité du substrat ce qui peut nuire à la germination et au développement des premiers stades.

mercredi 11 mars 2009

Mesurer la Salinité et le pH d'un substrat

Pour se faire vous avez besoin de l'instrument approprié. Il existe des salinomètres, des pH-mètres mais certains appareils peuvent mesurer les 2 données en même temps. Il est avantageux de se procurer ce dernier type puisque les deux données sont importantes.

Le premier instrument que vous voyez est un exemple de Salinomètre seulement tandis que le deuxième offre la possibilité de mesurer le pH et la salinité d'un seul coup. Il faut choisir sont instrument selon plusieurs critères soit la grosseur de l'électrode, le prix, la résistance...vous trouverez tous le détails techniques auprès des fournisseurs.

Vous pouvez prendre la mesure du substrat lors de sa confection ou lors de la réception. Dans le cas des substrats commerciaux, cette donnée devrait être disponible chez le fournisseur. Si vous voulez tester la salinité ou le pH en cour de culture, vous devez choisir au hasard quelques plants et retirer la plantule de la motte de substrat. Les étapes suivante sont les mêmes dans les 2 cas.


1. Mettre le substrat dans un pot en plastique et ajouter de l'eau distillée. Il est primordial d'utiliser de l'eau distillée puisque l'eau du robinet contient des éléments minéraux qui peuvent fausser les résultats.


2.Ajouter graduellement l'eau. Avec une tige de verre, pratiquer un trou au centre du substrat.

Si le fond du récipient se recouvre d'eau, c'est qu'il y a trop d'eau, vous devrez rajouter du substrat.

Vous avez la bonne quantité d'eau lorsque le fond se recouvre d'une fine pellicule d'eau.
3. À l'aide d'un poussoir (les filtres piston des cafetières de type bodum sont idéal) presser le substrat pour en extraire le plus de liquide possible.


4. Verser le liquide dans un autre contenant propre.
5. Introduire l'électrode dans le liquide. Elle doit être complètement submergée et il ne doit pas y avoir de bulle d'air. Brasser délicatement et prendre la lecture. Il se peut que vous ayez à attendre un peu que la lecture se stabilise.
Si vous n'avez pas assez de liquide pour recouvrir complètement l'électrode,vous pouvez mettre le liquide dans un récipient plus petit comme une éprouvette. Il devient intéressant d'avoir un instrument ayant une électrode plus fine.
L'entretient et la calibration des instruments devraient être fait régulièrement selon les directives du fabricant.





Les qualités d’un substrat 3-Les propriétés biologiques

Le sol est rempli d'organismes vivants visible à l'œil nu comme les vers de terre mais aussi de microorganismes comme les bactéries, les champignons et les nématodes. Ceux-ci peuvent se retrouver naturellement dans le substrat ou y être ajouté. Les recherches ont longtemps été menées afin d'éliminer les microorganismes nuisibles aux plantes mais de nos jours, les chercheurs tendent plutôt à incorporer des organismes qui peuvent aider la plante. Certaines bactéries vont se nourrir des substances sécrétées par les racines et combattre les organismes néfastes. Certains champignons vont se développer autour des racines et étendre la surface qui absorbe les éléments nutritifs favorisant ainsi la croissance. La liste des produits autorisés se trouve dans le Manuel des Intrants Bio. Comme les substrats biologiques sont souvent amendés avec des compostes ou des fumiers il y aura toujours une certaine activité biologique dans les substrats bio.

Les qualités d’un substrat 2 –Les propriétés chimiques

Les propriétés chimiques recherchées chez un substrat sont les suivantes :

  • La capacité d'échange cationique
  • Le contenu en élément nutritifs
  • La salinité (ou conductivité électrique
  • Le pH

La capacité d'échange cationique
Certains composants des substrats ont la capacité de retenir les éléments fertilisants dans leur structure ou sur leur surface. Un substrat doit en contenir pour que les éléments fertilisants ne soient pas lessivés lors des arrosages. Dans le cas des substrats biologique, ceci ne cause pas beaucoup de problèmes puisque les éléments fertilisants font partis du substrat contrairement à la production conventionnelle ou les éléments nutritifs sont apportés lors de l'irrigation. Les composts, fumier ou autres matières organique retiennent bien ces éléments. Dans l'article ''Caractéristique des matériaux utilisés'' vous trouverez quels matériaux ont cette capacité.

Le contenu en élément nutritif et la salinité

Pour mesurer la quantité d'élément nutritif d'un substrat on doit mesurer la salinité. Les éléments nutritifs conduisent l'électricité comme le sel dans l'eau. Pour la mesurer il faut utiliser un salinomètre qui mesure la force avec laquelle le courant passe. Cette force augmente en fonction de la quantité d'élément nutritif. La salinité ne devrait pas dépassé 0,75 mS/cm afin de ne pas nuire au développement des racines. Plus le plant grandit, plus il peut supporter une salinité élevée et plus il à besoin d'éléments fertilisants. Voyez comment mesurer la salinité d'un substrat dans la section ''Techniques illustrées''.

Il ne faut pas se fier seulement à la salinité du substrat. Cet indice nous informe seulement de la quantité totale d'éléments fertilisants contenu dans le substrat et non la nature de ceux-ci. Si le test de salinité peut s'effectuer facilement chez-soi avec un salinomètre, l'analyse du contenu en élément nutritif doit être faite en laboratoire. À l'aide d'un échantillon, l'analyse permet de détailler la quantité de chacun des éléments (Azote, phosphore, potassium, calcium…). Un équilibre doit être atteint car un excès ou une carence de certains éléments peuvent compromettre la croissance et la santé de la plantule. Vous trouverez plus de détail dans la section fertilisation.

Le pH

Le pH mesure l'activité des ions d'Hydrogène dans une solution. Comprendre la mécanique du pH est plutôt ardu à moins d'avoir des connaissances en chimie. Ce qu'il faut toute fois savoir c'est que celui-ci se mesure sur une échelle de 1 à 14, 1 à 6,9 étant acide et 7,1 à 14 étant alcalin. Dans un pH trop acide ou trop alcalin, certains éléments nutritifs deviennent indisponibles aux plantes. Une plante peut donc présenter une carence en phosphore même si celui-ci est présent en quantité suffisante dans le substrat. Un pH trop acide rend le phosphore insoluble donc non-disponible pour être absorbé par la plante.

Le pH se mesure de la même façon que la salinité mais avec un pH-mètre. Certains instruments donnent les deux mesures. La technique pour prendre le pH et la salinité se trouve dans la section ''Techniques illustrées''

Les qualités d’un substrat 1 –Les propriétés physiques

Les propriétés physiques recherchées chez un substrat sont les suivantes :

  • La capacité de rétention d'air
  • La capacité de rétention d'eau
  • La granulométrie des particules
  • L'uniformité
  • La stabilité

Voyons plus en détail chacune de ces propriétés.

La capacité de rétention d'air vs la capacité de rétention d'eau

Si tout le monde sait que les racines ont besoin d'eau, peu de gens réalise qu'elles ont aussi besoin d'air pour bien se développer et former un système dense et vigoureux. Les différents matériaux utilisés dans la confection du substrat vont former des micropores où l'eau disponible aux racines sera retenue et des macropores où l'air prendra la place de l'eau qui a été drainée. Selon le livre ''Les techniques de culture en multicellule'' p.60, la recommandation générale est une rétention d'air de 15 à 25% mais dans le cas des multicellules la réalité est bien différente. Comme les particules utilisées sont plus fine que la cellule est très petite il est difficile d'atteindre ce pourcentage. De plus la manipulation du substrat et l'arrosage ont tendance à compacter les particules et donc à diminuer les ''espaces réservés'' pour l'air. Un pourcentage de 5 à 10 peut être atteint.

Quant à la rétention d'eau si on vise normalement 20 à 30% (lorsque le substrat est saturé) en multicellule cela peut atteindre 55%. Outre la nature des composantes du substrat, la grosseur de la cellule va aussi influencer la rétention en eau et en air. Pour une même quantité de substrat, une cellule plus haute va laisser drainer plus d'eau qu'une cellule plus large mais basse.

Pour les détails concernant la relation entre la grosseur de la cellule et la capacité de rétention d'air et d'eau, voir le livre Les techniques de culture en multicellules à la page 61.

La granulométrie et l'uniformité

La granulométrie nous informe sur la grosseur des particules utilisées. Les particules les plus fines vont augmenter la rétention d'eau et, à l'opposé, les particules grossières vont former la porosité nécessaire à la rétention d'air. Il ne faut pas tomber dans le piège d'utiliser seulement des particules très fines car le colmatage des macropores rendra impossible la rétention d'air. Comme les cellules sont petite il est important d'utilisé des particules fines et uniforme afin que chaque cellules aient la même quantité de substrat. Prenons l'exemple de l'écorce déchiquetée; même si elle est très fine, si un seul morceau qui à échappé à la déchiqueteuse se retrouve dans une cellule, celle-ci risque de se retrouver avec une immense poche d'air et la croissance de la plantule s'en trouvera affectée d'où une perte d'uniformité dans les transplants.

La stabilité

Les matériaux utilisés dans la fabrication du substrat doivent maintenir leurs propriétés physiques tout au long de la période d'entreposage, au cour des manipulations, lors de l'arrosage et ce tout au long de la période de croissance.

Pour finir, rappelez-vous que s'il est facile d'irriguer plus souvent pour assurer une bonne quantité d'eau à la cellule, il est impossible d'augmenter la rétention en air d'un substrat une fois qu'il est dans la cellule!

vendredi 6 mars 2009

Remplissage des plateaux à la main

Lorsque vous décidez de remplir les plateaux manuellement, il est important d'utiliser toujours la même technique afin que toutes les cellules aient la même quantité de terreau et le même niveau de compaction. Voici une technique simple:
1.Déposer le plateau dans le bac contenant le substrat et remplissez-le.

2. Avec votre main enlever le surplus.


3. Sur une surface de travail, laissez tomber le plateaux le plus droit possible d'une hauteur d'environ 10 cm. Le substrat se compacte légèrement et on observe que les cellules ne sont pas toutes remplies également.


4. Répétez l'opération 1 et 2. Sur la surface de travail, utilisez un balais pour enlever le substrat en surplus. Faites un mouvement régulier de gauche à droite avec la même pression.

5. Le niveau du substrat devrait être légèrement sous les arrêtes entre les cellules pour laisser de l'espace pour la semence.




Selon la grosseur de la semence, il se peut que vous ayez à pratiquer une petite cavité afin que la semence reste bien en place et qu'elle soit bien en contact avec le substrat. Il faut éviter de presser pour faire la cavité car la compaction peut nuire à l'émergence des premières radicelles.